ARCo - Art, Research and Creation opus 2025 - is a European academy dedicated to musical creation, with an international outlook.
For some years now, ARCo has also been aimed at instrumentalists. Like the composers, students are immersed in musical creation through workshops and personalized coaching provided by 4 Multilateral soloists. The program focuses on instrumental chamber music as well as technical, musical and improvisational work.
This recital is an opportunity for the students to present their work during the academy. Alongside Pieter Jansen, Matteo Cesari, Alain Billard and Pablo Tognan, they offer a program featuring major pieces from the solo, duo and quartet repertoires.
Partnerships and support
Art Mentor Foundation Lucerne ; Sacem ; Caisse des Dépôts ; Maison de la Musique Contemporaine ; GMEM ; Mozarteum Universität Salzburg ; Les Métaboles ; Multilatérale
Fausto Romitelli
Compositeur
Compositeur italien né en 1963 à Gorizia, Fausto Romitelli s’éteint prématurément en 2004. Élève de Franco Donatoni, il est influencé par Ligeti, Scelsi, Grisey et la musique spectrale. Dès les années 1980, il conçoit le son comme une matière à sculpter, comme en témoignent ses premières œuvres (Ganimede, Kû). Il poursuit ses recherches à Paris, à l’Ircam, où il suit le Cursus et collabore à la recherche en synthèse sonore et analyse spectrale. Refusant les frontières entre les styles, il intègre distorsion, saturation et références au rock dans une esthétique hybride. Ses œuvres comme Acid Dreams & Spanish Queens, Cupio Dissolvi ou Professor Bad Trip marient instruments acoustiques et dispositifs électroacoustiques pour créer des climats hallucinatoires. Sa musique explore l’instabilité, l’excès, la fragmentation. An Index of Metals (2003), son chef-d’œuvre et opéra vidéo, mêle voix, ensemble amplifié et vidéo dans une œuvre immersive. Romitelli laisse une œuvre courte mais intensément marquante, devenue culte pour une génération de compositeurs.
Liza Lim
Compositrice
Étudie la composition avec Richard David Hames et Ricardo Formosa à Melbourne et avec Ton de Leeuw à Amsterdam. Après la fin de ses études de musique au Victoria College of the Arts en 1986, Liza Lim obtient un doctorat en philosophie de l'University de Queensland et est diplômée de l'Université de Melbourne en 1996. Elle y donne des conférences sur la composition à partir de 1991. Par ailleurs, elle est invitée comme conférencière à l'Université de Californie San Diego et Berkeley, à la Cornell University, au Getty Research Institute, dans la plupart des universités australiennes et au festival Agora de l'Ircam. En 1998, elle enseigne à Darmstadt. En 2012, elle est nommée membre de l'Akademie der Künste der Welt de Cologne et organise le programme musical pour l'ouverture du festival Cutting Edge dans cette même ville, autour du sujet de la circoncision. De 2008 à 2017, Liza Lim est professeur de composition et directrice du CeReNeM (Centre for Research in New Music) de l'University of Huddersfield, en Grande-Bretagne. Elle est actuellement professeur de composition et titulaire de la première chaire Sculthorpe de musique australienne au Conservatoire de musique de Sydney, où elle dirige le programme « Composing Women ». Parmi les commandes qu'elle reçoit, nombreuses sont celles nées de son association avec l'ensemble australien ELISION pour lequel elle écrit, entre autres, l'opéra de chambre The Oresteia (1991-1993) et l'« opéra de rue rituel chinois » Moon Spirit Feasting (1997-1999). En Europe, dès 1996, un concert-portrait lui est consacré par Radio Bremen et par l'Ensemble für neue Musik Zürich en juillet 1997. Elle collabore fréquemment avec l'Ensemble intercontemporain, qui lui commande des pièces en 1992 – Li Shang Yin –, 1999, 2000 – Machine for Contacting the Dead –, 2005, l'orchestre de la radio bavaroise en 2006, 2008, 2009 – Pearl, Ochre, Hair String –, l'Ensemble für neue Musik Zürich. En 2004, le Los Angeles Philharmonic lui commande une œuvre pour orchestre Ecstatic Architecture, pour l'inauguration du Walt Disney Concert Hall, réalisé par Frank Gehry. Elle est compositrice en résidence au Sydney Symphony Orchestra en 2005-2006, pour lequel elle compose Immer Fliessender, Flying Banner et The Compass. En 2007, elle est invitée pour une résidence au DAAD de Berlin. En 2021-2022, elle est compositrice en résidence au Wissenschaftskolleg zu Berlin.
Sa musique est programmée dans les plus importants festivals : Maerzmusik Berliner Festspiele 2008, la Biennale de Venise en 2007, le Festival d'Automne à Paris – In the Shadow’s Light (2004), The Quickening (2005), Mother Tongue (2005) –, les festivals de Salzbourg – Songs Found in Dream, créé par le Klangforum Wien en 2005 –, Lucerne et Donaueschingen – The Guest, pour flûte à bec et orchestre (2010). L'orchestre de la SWR allemande et les festivals australiens de Melbourne et Brisbane s'associent pour lui commander l'opéra The Navigator, créé en 2008 et repris à Moscou et à Paris en 2009. L'Opéra de Cologne et l'ensemble Musikfabrik lui commande Tree of Codes, opéra pour solistes, ensemble et électronique créé au Staatenhaus de Cologne en 2016. Liza Lim reçoit pour ses œuvres le Paul Lowin Award, le prix de la Fondation Fromm, de la Fondation Ian Potter pour Ochred String (2008) et de l'Australia Council Fellowships. Elle est membre fondatrice de l'Academy of the Arts of the World de Cologne (2012-2016). En 2022, elle est élue membre de l'Akademie der Künste de Berlin.
Sa pensée créatrice est modelée par l'expérience de la transformation extatique et l'exploration interculturelle. Elle puise ses sources dans les musiques rituelles, l'esthétique des cultures aborigènes en Australie et en Asie, et s'inspire du théâtre chinois –Moon Spirit Feasting. Culture traditionnelle et abstraction moderniste se tissent dans ses partitions. Lim collabore avec des musiciens traditionnels : Koto, pour koto et ensemble (1993), The Quickening, pour soprano et qin (2004-2005), The Compass, pour flûte, didgeridoo et orchestre (2005-2006), Sonorous Bodies, pour koto avec voix (1999), Philtre, pour hardanger fiddle solo (1998), How Forests Think, pour sheng et ensemble (2015-2016). Elle écrit aussi pour des instruments anciens The Long Forgetting, pour flûte à bec Ganassi ténor (2007), les mêlant aux instruments traditionnels dans The Navigator.
Elle compose pour des installations, collaborant avec les artistes plastiques, Domenico De Clario – Bar-do'i-thos-grol (1994-1995) –, Judith Wright – Sonorous Bodies –, Judy Watson – Glasshouse Mountains (2005, Queensland Music Festival). — Ircam
Yann Robin
Compositeur
Yann Robin débute ses études musicales à Aix-en-Provence. Il entre par la suite dans la classe de jazz du Conservatoire national de région de Marseille et intègre parallèlement la classe de composition de Georges Bœuf. Il poursuit des études d’harmonie et de contrepoint au Conservatoire national de région de Paris et de musicologie à la Sorbonne. Au Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris, il obtient un premier prix de composition dans la classe de Frédéric Durieux et d’analyse dans celle de Michaël Lévinas. En 2004, il participe au cours de composition de Jonathan Harvey au Centre Acanthes et réside l’année suivante à la Fondation Royaumont. En 2006, il est sélectionné pour le quatrième Forum de l’Ensemble Aleph. Cette même année, il devient boursier de la Fondation Meyer. De 2006 à 2008, il suit les deux années de cursus informatique de l’Ircam. En 2008, il reçoit un prix de la Fondation Salabert ainsi qu’une bourse de l’Académie des Beaux-Arts. En 2008-2009, Yann Robin participe, en tant que compositeur en recherche à l’Ircam, aux travaux en cours autour du programme Omax aux côtés de Gérard Assayag et d’Arshia Cont. En 2005, il fonde avec d’autres compositeurs l’Ensemble Multilatérale et en devient le directeur artistique. En 2009 et 2010, il est pensionnaire de la Villa Médicis à Rome. Il y crée un nouveau festival de musique contemporaine, le Festival Controtempo. En 2011, la Sacem lui décerne le Grand Prix de la musique symphonique.
Sa musique est jouée aussi bien en France qu’à l’étranger, dans des festivals comme Agora, Lucerne, Musica, Donaueschingen, Manca, Archipel, Présences, Gaudeamus, la Biennale de Venise.
En 2003, il reçoit sa première commande d’État et remporte le Concours international de Composition Frédéric Mompou à Barcelone. En 2004, l’Ensemble intercontemporain crée son Quatuor Phigures. En 2005, il est en résidence à La Muse en Circuit et réalise Chaostika pour percussion et électronique. Pour le soixantième anniversaire de l’UNESCO, il écrit Polycosm pour cinq instruments traditionnels et grand orchestre. À la suite d’une commande de l’ARCAL, il côtoie le théâtre musical avec Ni l’un ni l’autre, projet inspiré du roman de Goethe Les Années d’apprentissage de Wilhelm Meister.
L’Ensemble orchestral contemporain lui passe une commande d’État pour Art of Metal, concerto pour clarinette contrebasse métal et ensemble, initiant un cycle de trois pièces pour ce même instrument et réalisé en intime collaboration avec Alain Billard. Suivront donc Art of Metal II (pour clarinette contrebasse métal et électronique) ainsi qu’Art of metal III (pour clarinette contrebasse métal, ensemble et électronique) créée au festival Agora en 2008 par l’Ensemble intercontemporain, sous la direction de Susanna Mälkki. Cette même année, il reçoit une commande du Festival de Lucerne où est créée Titans pour douze percussionnistes et une commande de Radio France pour le Festival Présences où est créée Countdown pour ensemble. De 2006 à 2008, il est compositeur invité à l’Orchestre national de Lille pour lequel il écrit deux pièces. En 2010, sont créés Vulcano pour l’Ensemble intercontemporain et Scratches, commande du GMEM pour quatuor à cordes et électronique en collaboration avec le Quatuor Diotima. Un autre quatuor à cordes, Crescent Scratches, lui fait suite, créé au festival d’Aix-en-Provence en 2011.
Basé sur la cartographie de l’Enfer de Dante, Inferno, co-commande de l’Ircam et de l’Orchestre Philharmonique de Radio France pour grand orchestre et électronique, est créé en juin 2012 au festival ManiFeste de l'Ircam. La même année, il reçoit également une commande du New York Philharmonic Orchestra et de la Casa Da Musica à Porto, Backdraft. En 2015, l’Orchestre Symphonique de Seattle crée Ashes sous la direction de Ludovic Morlot. Le Festival Musica de Strasbourg lui commande deux nouvelles pièces pour son édition de 2015, Arkham et Unza Danza. Son troisième quatuor à cordes, Shadows, est créé en 2016 par le Quatuor Tana. En 2020, l'Ircam lui commande le concerto pour contrebasse, ensemble et électronique Triades, créé à la Philharmonie de Paris par l'Ensemble Intercontemporain.
En 2023, est créée à la Philharmonie de Paris à l'occasion du festival Présences sa pièce Requiem Aeternam - Monumenta II, pièce monumentale pour 150 interprètes mêlant la forme profane du concerto et celle, sacrée, du requiem. Ses partitions sont éditées aux éditions Jobert. — Ircam-Centre Pompidou, 2018
Francesco Filidei
Compositeur
Francesco Filidei est diplômé du conservatoire Luigi Cherubini à Florence où il remporte les premiers prix à l’unanimité d’orgue et de composition. Il suit ensuite les cours de perfectionnement de Salvatore Sciarrino, Sylvano Bussotti, Giacomo Manzoni et Jean Guillou à Zurich. De 1999 à 2005, il étudie la composition au Conservatoire national supérieur de Paris avec Marco Stroppa et Frédéric Durieux et l’analyse avec Michaël Lévinas. Parallèlement, il participe au Cursus de composition et d’informatique musicale de l’Ircam en 2001-2002 – où il suit l’enseignement de Philippe Leroux – et à la session de composition « Voix nouvelles » à Royaumont en 2004. Comme soliste, il est invité notamment à la Philarmonie de Berlin, au Festival d’Automne à Paris, au festival Archipel à Genève, à la Biennale de Venise, à Milano Musica (saison de la Scala 2008-2009), à l’Ircam, au Theaterhaus de Vienne, au Forum Neues Musiktheater de Stuttgart. Ses œuvres, éditées par Rai Trade, sont interprétées par diverses formations, comme l’Itinéraire, Alter Ego, Cairn, L’Instant donné, le Nouvel Ensemble Moderne, Atelier XX, Court-Circuit, l’Ensemble intercontemporain, l'Ensemble Orchestral Contemporain, les Percussions de Strasbourg, le Quatuor Béla, le Quartetto Prometeo, Klangforum Wien, SWR Sinfonieorchester Baden-Baden und Freiburg, WDR Sinfonieorchester Köln, l’ensemble Recherche, l'ensemble Remix, 2e2m, MusikFabrik, Les Cris de Paris, l'ensemble Linea et l'Orchestra Sinfonica Nazionale della RAI. Il gagne le Salzburg Music Forderpreistrager en 2006, le Prix du Takefu International Music Festival en 2007, le Siemens Förderpreis en 2009 et la Médaille Unesco Picasso/Miro du Rostrum of Composers en 2011. En 2025, il reçoit le Grand Prix Antoine Livio. Francesco Filidei est compositeur en résidence à l’Académie Schloss Solitude à Stuttgart en 2006 et membre de la Casa de Velázquez à Madrid en 2007 pour deux ans. En 2010, il est nommé professeur de composition au festival Voix Nouvelles de Royaumont et, en 2011, il est professeur invité à l'Univesité d'Iowa et à l'Academie Takefu. Il est pensionnaire à la Villa Medicis à Rome en 2012 et 2013, et compositeur en résidence à l'Ensemble 2e2m en 2015. En 2016, il est nommé Chevalier des Arts et Lettres par le ministère de la Culture français. Il est compositeur en résidence à l'Opéra de Gênes - Teatro Carlo Felice de 2022 à 2025. Francesco Filidei a rejoint la Fondation des Théâtres de la région d'Émilie en Italie en tant que consultant musical en 2018 et la Villa Médicis à Rome en tant que directeur artistique du festival de musique contemporaine Controtempo. En 2019, il compose sur commande de l'Opéra comique l'opéra L'inondation en collaboration avec Joël Pommerat. En 2021, il adapte Le masque de la mort rouge sur commande de l'Ircam, pour le centième anniversaire des Donaueschinger Musiktage, à l'occasion duquel il reçoit le SWR Orchesterpreis. En 2025, son opéra Il nome della rosa, adapté d'Umberto Eco, est créé à la Scala de Milan. Ses œuvres sont publiées par Rai Trade et, depuis 2018, par Ricordi. — Ircam-Centre Pompidou, 2017
Kaija Saariaho
Compositeur
Kaija Saariaho, née Kaija Anneli Laakkonen, est née en Finlande le 14 octobre 1952. Elle étudie les arts visuels à l’université des arts industriels (aujourd’hui Université d’art et de design) d’Helsinki. Elle se consacre à la composition avec Paavo Heininen, à partir de 1976, à l'académie Sibelius où elle obtient son diplôme en 1980. Elle étudie avec Klaus Huber et Brian Ferneyhough à la Musikhochschule de Freibourg-en-Breisgau de 1981 à 1983, puis s’intéresse à l’informatique musicale à l’Ircam durant l’année 1982. Elle vit depuis à Paris. Elle enseigne la composition à San Diego, Californie en 1988-1989 et à l’académie Sibelius à Helsinki de 1997 à 1998, puis à nouveau entre 2005 et 2009. Le travail de Kaija Saariaho s’inscrit dans la lignée spectrale avec, au cœur de son langage depuis les années quatre-vingt, l’exploration du principe d’« axe timbral », où « une texture bruitée et grenue serait assimilable à la dissonance, alors qu’une texture lisse et limpide correspondrait à la consonance ». Les sonorités ductiles du violoncelle et de la flûte se prêtent parfaitement à cette exploration continue : Laconisme de l’aile pour flûte (1982) ou Près pour violoncelle et électronique (1992) travaillent entre sons éthérés, clairs et sons saturés, bruités.
Son parcours est jalonné de nombreux prix qui couronnent ses œuvres les plus importantes : Kranichsteiner Musikpreis pour Lichtbogen (1986), œuvre qui révéla la tonalité personnelle et lumineuse de Kaija Saariaho au sein de l’esthétique spectrale ; Prix Ars Electronica et Italia pour Stilleben (1988), qui joue avec virtuosité sur les errements de la conscience avec le médium radiophonique. Dans les années deux mille, son œuvre sera encore maintes fois récompensée – Nordic Council Music Prize (2000), Prix Schock (2001), American Grawemeyer Award for Music Composition (2003), Musical America Composer (2008), Wihuri Sibelius Prize (2009), Léonie Sonning Music Prize (Danemark, 2011), Grand prix lycéen des compositeurs en 2013 pour Leino Songs. En 2018, la fondation BBVA lui décerne le prix Frontiers of Knowledge pour sa contribution à la musique contemporaine. En 2021, elle reçoit le Lion d'Or de la Biennale Musicale de Venise. Les années quatre-vingt marquent l’affirmation de son style, fondé sur des transformations progressives du matériau sonore, qui culmine avec le diptyque pour orchestre Du cristal…à la fumée. Dans cette même veine, citons les pièces NoaNoa, Amers, Près et Solar, écrites en 1992 et 1993. Suit une brève période de remise en cause, au moment même où la compositrice se trouve projetée sur la scène internationale à la faveur de nombreuses commandes. La composition de l’Amour de loin, opéra sur un livret d’Amin Maalouf, mis en scène par Peter Sellars, signe une nouvelle étape où les principes issus du spectralisme, totalement absorbés, se doublent d’un lyrisme nouveau.
Après cet opéra, dont l'enregistrement par Kent Nagano fait l'objet du Grammy Award 2011, Saariaho composera de nombreuses pièces orchestrales pour de prestigieuses formations, un deuxième opéra, Adriana Mater, une passion sur la vie de Simone Weil, La passion de Simone, deux œuvres encore réalisées avec Sellars et Maalouf, et en 2008, un monodrame sur un livret de ce dernier d'après Madame du Châtelet Émilie, créé par Karita Mattila à l'Opéra de Lyon en 2010. En 2012, elle compose Circle Map, pièce pour orchestre et électronique, dont six poèmes de Rumi lus en persan servent de matériau pour la réalisation de la partie électronique et d'inspiration pour l'écriture orchestrale. Son opéra Only the Sound Remains (2015), mis en scène par Peters Sellars et inspiré de deux pièces du théâtre Nô traduites par Ezra Pound, est créé en 2016 à l'Opéra d'Amsterdam. Son travail de composition s’est toujours fait en compagnonnage avec d’autres artistes, parmi lesquels le musicologue Risto Nieminen, le chef Esa-Pekka Salonen, le violoncelliste Anssi Karttunen (artistes finlandais tous issus du groupe « Korvat Auki ! » (« Ouvrez les oreilles ! »), collectif fondé dans les années soixante-dix à Helsinki, et auquel Saariaho collabora) ; la flûtiste Camilla Hoitenga, les sopranos Dawn Upshaw et Karita Mattila, ou encore, le pianiste Emmanuel Ax. — Ircam-Centre Pompidou, 2019
Claude Vivier
Compositeur
Claude Vivier est né à Montréal, le 14 avril 1948 (encore que cette date soit incertaine), de parents inconnus : « Le fait de savoir que je n’avais ni père ni mère m’a procuré un univers de rêve merveilleux ; je façonnais mes origines comme je le voulais, feignais de parler des langues étranges. La réalité que je côtoyais chaque jour était hélas d’un commerce très dur, musclé. » Adopté en 1950, il grandit en effet dans un milieu modeste. À la crèche, on le croit sourd-muet et il ne parlera qu’à l’âge de six ans. En 1964, à la suite d’une grande période mystique, il se destine à la prêtrise et devient pensionnaire au juvénat de Saint-Vincent-de-Paul, où il touche l’orgue et compose quelques préludes, et où la musique lui est révélée lors d’une Messe de minuit. Exclu du séminaire pour « manque de maturité », rejet qu’il subit avec difficulté, il entre en 1967 au Conservatoire de musique de Montréal. Il y étudie jusqu’en 1970 dans les classes d’Irving Heller (piano) et de Gilles Tremblay (composition), auprès de qui il travaille sur Varèse et naît une deuxième fois, « à la musique ». Parmi les étudiants, Michel-Georges Brégent et Walter Boudreau comptent parmi ses amis. Un Quatuor à cordes (1968), Ojikawa (1968), où il utilise déjà un langage inventé, Musique pour une liberté à bâtir (1968-1969) et Prolifération (1969) suscitent l’intérêt, au point que la Société de musique contemporaine du Québec commence à inscrire les œuvres de Vivier à ses programmes de concerts. Grâce à des bourses du Conseil des Arts du Canada, il étudie la musique électroacoustique à l’Institut de sonologie d’Utrecht (1971), auprès de Gottfried Michael Koenig, avant d’autres séjours en Europe, principalement à Paris (1972), où il est élève de Paul Méfano, et à Cologne (1972-1974), où il étudie avec Richard Toop, Hans Ulrich Humpert et Karlheinz Stockhausen, qui exerce une influence décisive sur ses œuvres chorales, dans le sillage de Stimmung (1968), et auprès de qui il déclare être né une troisième fois, « à la composition ». Musik für das Ende (1971), Désintégration (1972-1974), Chants (1973), O ! Kosmos (1973), Jesus erbarme dich (1973) et jusqu’à Lettura di Dante (1974) témoignent d’une prédilection pour la voix et pour une écriture homophonique, dépassant sa période antérieure, plus « conceptuelle », et qu’il avait placée sous le signe du structuralisme. De retour à Montréal, il travaille à sept courtes pièces pour duos ou pour instruments solistes, destinées à la finale du Concours de musique du Canada, section « Tremplin international », mais aussi à Liebesgedichte (1975) et à Siddhartha (1976), pour l’Orchestre national des jeunes du Canada. Quelques mois d’enseignement à l’Université d’Ottawa suivront, en 1976, année au cours de laquelle il réalise une bande magnétique pour la pièce de Büchner, Woyzeck, adaptée pour le théâtre de marionnettes par le Centre national des Arts d’Ottawa. En 1976-1977, il effectue un long voyage en Orient : Japon, Iran, Java et surtout Bali, où il séjourne trois mois, et dont il retient non seulement plusieurs éléments de technique musicale, mais aussi le principe d’une intégration de l’art dans la vie de tous les jours. « Je réalise de façon patente que ce voyage n’est finalement qu’un voyage au fond de moi-même », écrit-il à son retour, alors qu’il compose Pulau Dewata (1977), Shiraz (1977), Paramirabo (1978), œuvres imprégnées de cette expérience orientale, et Journal (1977), où il aborde les thèmes de l’enfance, de l’amour, de la mort et de l’immortalité, et collabore avec les danseurs du Groupe de la Place Royale pour les ballets Love Songs (1977) et Nanti Malam (1977). Un temps représentant du Québec au Conseil d’administration du Centre de musique canadienne, il fonde en 1978, avec Lorraine Vaillancourt, John Rea et José Evangelista, les Événements du Neuf, institution chargée de promouvoir la musique contemporaine à Montréal, et entreprend la composition d’un opéra Kopernikus (1979), créé en 1980, et dont il écrit lui-même le livret. Après Orion (1979), Lonely Child (1980), Zipangu (1980), Prologue pour un Marco Polo (1981), sur un livret de son ami Paul Chamberland, et Wo bist du Licht (1981), Vivier, intéressé par le cinéma, tourne en 1981 dans une vidéo, L’Homme de Pékin, réalisée conjointement par lui-même, Daniel Dion et Philippe Poloni et projette un opéra sur la vie de Tchaikovski. En 1982, grâce à une nouvelle bourse du Conseil des Arts du Canada, il s’établit à Paris, où il meurt sauvagement assassiné, sans doute dans la nuit du 7 au 8 mars 1983, laissant inachevée sa dernière œuvre Glaubst du an die Unsterblichkeit der Seele, pour chœur et cinq instrumentistes. — Ircam-Centre Pompidou, 2007
Friche la Belle de Mai (the Module)
41 Jobin Street13003
Marseille
DURATION
1h00
FREE ADMISSION
By reservation only: billetterie@gmem.org
Evdokia Kolyasina
flute
Rina Maezawa
clarinet
Irene Ballesteros
violin
Ombeline Gasnier
cello
PROGRAM
Domeniche alla periferia dell'impero (1996 - 2000)
for four instrumentalists - 11 min.
Fausto Romitelli
Bioluminescence (6 min.)
for solo flute
Liza Lim
Draft II (3 min.)
for solo violin
YannRobin
Lied (8')
for solo violin
Francesco Filidei
Mirrors (4 min.)
for flute and cello
KaijaSaariaho
Piece for violin and clarinet (7 min.)
Claude Vivier
program in progress...